En ce 15 avril notre cher Raymond Poulidor aurait dû fêter son 84ème anniversaire.Malheureusement,le destin en a décidé autrement et Raymond s’est échappé à l’aube d’un hiver qui se poursuit dans les ténèbres d’un printemps que n’aurait pas renié George Orwell.Pourtant,malgré l’inquiétude et la peur provoquées par ce virus qui bouleverse la marche du monde,nous ne pouvons oublier les beaux et chaleureux souvenirs qui nous rattachent à Raymond. Au delà de son immense carrière qui le consacre dans le Panthéon du sport,ce sont aussi d’autres images d’anniversaire qui nous reviennent en mémoire.
En 2006,les balades magiques autour des lacs de Saint-Pardoux et Vassivière et les larmes de Raymond, submergé par l’émotion,découvrant au détour d’un virage la présence du grand Eddy Merckx accompagné de Van schill et Spruyt Cette année là, le gâteau d’anniversaire avait une saveur particulière.
Et,que dire de 2016! Pour ses 80 ans deux cents fidèles rejoignirent Limoges dans le sillage des directeurs du Tour de France Christian Prudhomme et Jean- marie Leblanc pour célébrer la légende sous les yeux admiratifs de ses petits enfants David et Mathieu Van Der Poel.Aujourd’hui,alors que le monde vacille,le souvenir de Raymond doit nous rendre plus fort.Les valeurs qu’il a toujours portées sont celles qui permettent à l’homme de rester debout.Dans la nuit la plus noire,il y a toujours une lueur qui brille. C’est la vie.Merci Raymond et bon anniversaire .
Lettre posthume
Bien cher Raymond, Ce 15 avril a sûrement une saveur fortement empreinte de nostalgie pour tous les poulidoristes – nombreux à travers le Monde. Et il a un goût plus amer encore pour tous ceux – célébrités, hautes personnalités ou anonymes – qui avaient eu le plaisir de te fêter avec nous tes « quatre fois vingt-ans » (et non pas, comme tu le précisais alors, tes quatre-vingts-ans !). Hélas, aujourd’hui, nous n’aurons pas le bonheur de célébrer tes « quatre fois vingt-et-un ans » avec toi et tes proches.
Cependant, afin de commémorer l’anniversaire de ta naissance, nous avons sondé notre mémoire… et nos archives, pour évoquer quelques événements qui ont jalonné ton parcours de vie, et qui ont bien souvent marqué nos esprits…
Enfant, j’étais déjà un poulidoriste impénitent alors que tu n’étais encore qu’un simple coureur amateur. Plus tard, adolescent peu fortuné, je consacrais tout mon argent de poche à acheter systématiquement tous les livres, tous les magazines, toutes les revues où l’on parlait de toi… rarement en mal ! Je découpais dans la presse quotidienne régionale les articles – parfois dithyrambiques – qui vantaient tes exploits.
Et qui revenaient aussi, trop souvent sur ce manque de chance que tu as toujours refusé de considérer, toi, « l’éternel malchanceux », comme de la malchance ! Parmi la masse de ces documents que je collectionnais, j’ai retrouvé plusieurs numéros de Miroir sprint. De celui du 7 août 1967 – « le jour le plus savant de l’année », aurait dit Blondin – j’ai choisi de numériser deux pages entièrement limousinophiles. Écrit par un journaliste limousin, en effet, ce reportage relate ta victoire au Bol d’or des Monédières, il évoque aussi la remarquable prestation de « Riton le surdoué » ton trop éphémère protégé, et enfin, il annonce le prochain championnat de France organisé quelques jours plus tard, également, à Felletin, berceau historique de la tapisserie, dans ce Limousin dont tu resteras longtemps encore le meilleur emblème…
Ami Raymond, nous étions nombreux, un peu partout sur cette Terre, à te croire, à t’espérer immortel, à l’instar de Marcel Amont (qui vient de fêter ses 91 ans). Dans un de ses livres (Lettres à des amis), dans la lettre qui t’était destinée, il formait le vœu d’être invité pour tes 100 ans, comme il l’avait été pour tes 70 ans. Ce jour-là, à bord de la vedette qui nous promenait sur ce lac de Vassivière qui nous rappelle tant d’autres bons souvenirs
, il nous avait gratifiés d’un pot pourri de ses chansons les plus mythiques. On le voit sur cette photo, en train de chanter a cappella entre toi et ton ami Eddy Merckx, en avant-première : Papa coco, maman catho, une chanson publiée depuis dans ce recueil épistolier, en guise de lettre posthume à ses parents.
Nous pensons très fort à toi, Raymond, aux nombreux bons moments que tu nous as fait vivre, pendant toute ta brillante carrière sportive et après, jusqu’à ces derniers mois où nous avons eu la douleur de te perdre.
Tu es toujours bien présent dans nos cœurs. Et nous ne t’oublierons pas…
Pour les Amis de R.Poulidor et d’A. Dufraisse,
Bernard LACORRE